SORTIR DU PROJET…

Accepter d’être là où j’en suis sans vouloir toujours faire plus ou le mieux possible, pour laisser place à ce qui est… là où je suis !

Cette phrase résume bien la situation…

 

Le serpent se mord la queue ! 

L’œuf ou la poule… Ou l’œuf ? 

Être ou ne pas Être ?

Être sans avoir ou avoir sans Être ?

 

AHHHHHHH…

 

Quel inconfort ce que je suis aujourd’hui !

 

J’ai l’impression d’être prisonnière du comment faire au lieu de me concentrer sur pourquoi le faire !

 

Vouloir être constamment dans le fond quand on vit dans une société de forme me fait oublier ce qui pourtant me semble évident !

 

L’un ne va pas sans l’autre et aucun des deux ne peut advenir s’ils ne sont pas accompagnés du fameux lâcher prise !

 

Mais qu’est-ce que le lâcher prise ?

  

Il y a à peu près un an, tout a explosé dans ma vie… Où peut-être je vis dans une perpétuelle explosion depuis la nuit des temps et que je suis la plus grande des magiciennes ou des sorcières équilibristes de l’Univers.

 

Je résume ou pas ?

 

Pas… Ça ne peut se résumer !

 

Je dirais juste qu’après avoir marché plus de 15 000 km sur Compostelle, le chemin des Incas au Pérou, la Via Francigena et le monde en 25 ans, lors de mon dernier chemin en 2022, rien ne s’est passé comme je l’avais imaginé.

 

­­— Eh bah oui ma cocotte… Il est temps que tu comprennes que ce n’est pas toi qui décide !

 

Bref… Après que mes deux ingrats adorés de garçons que j’aime de tout mon cœur, m’aient annoncé qu’ils voulaient partir vivre chez leur père, que mon gynécologue m’ait annoncé qu’il devait me débarrasser de mon utérus et que notre cher et tendre COVID me laisse un arrière goût de « je ne sais plus trop qui je suis et à quoi je sers dans la vie »… Je décide de repartir du Puy en Velay direction Compostelle pour la douzième fois !

 

Je vous passe les détails… Je vous les raconterais dans mon prochain livre !

 

Mais…quand même…

 

Je voulais un chemin de silence, de recueillement, de sagesse, de méditation… Un chemin digne de la femme que j’étais persuadée d’être devenue… maintenant que je n’avais plus d’Utérus, que j’avais décidé de me retrouver en tant que femme et  accepté de respecter le désir de mes tendres enfants sans « pourrir » la vie de mes ex ! Comment vous dire que mon camino vers Compostelle a été le plus bordélique, insensé et bruyant de tous mes chemins, remplie de joie, d’amour, d’amitié et de fraternité, laissant le silence et mes désirs pieux et déracinés de la personne que je suis à la porte de la cathédrale perchée de Notre Dame du Puy !

 

Après plus de 60 jours de marche, je suis obligée de capituler face au désir irrépressible de mes deux merveilleux enfants (oui, ils marchent avec moi), de faire leur rentrée scolaire (Je pense que j’ai dû louper un truc dans leur éducation !)… donc comme j’avais décidé de devenir apprentie tolérante et douce… je plie et je stoppe mon chemin 100 km avant d’arriver à Compostelle… La blague !... Je pense aujourd’hui que c’était prophétique !

 

Je négocie quand même la possibilité d’aller en voiture à Compostelle pour assister à la messe et voir le Botafumeiro… que je ne verrais pas à cause du nombre indécent de touristes sur place. eJ décide alors de pousser un peu plus loin et de me rendre à Fisterra pour voir quand même le soleil mourir au bout de la terre, mais manque de pot, pour la première fois de ma vie depuis que je fais le chemin, un brouillard opaque et dense m’en prive.

Super !

 

Complètement décontenancée par la situation, dès mon retour sur Paris, j’en parle à l’une des petites sœurs du désert, là où je devais faire une retraite silencieuse, laquelle je ne ferai non plus, et lui partage mon grand désarroi quant à tous ces rendez-vous apparemment manqués !

 

—   Mais Céline, c’est merveilleux… Quelle bénédiction pour toi !

—   Ah bon ? Pouvez vous être un peu plus explicite ma sœur parce que là je ne vois pas vraiment…

—   Eh bien tu es sortie du projet !

—   Sortie du projet ?

—   Est-ce que tu as aimé ce que tu as vécu sur ce chemin ?

—   En vérité ?… Ça a été le plus beau et joyeux chemin de ma vie !

—   Eh bien voilà ! Tu as accueilli ce que la vie avait pour toi… Tu as juste vécu et tu ne t’ai pas raccroché à la projection que tu avais de toi dans le monde que tu as imaginé pour toi !

—   …

 

Whaouuuuuu ! Si à ce moment là de la conversation je n’avais pas entrevu toutes les nuances de la beauté de ces paroles…

 

Aujourd’hui, après avoir marché 3000 km durant 7 mois en traversant la France et l’Italie sur les traces de Marie-Madeleine, devoir arrêter mon chemin d’un jour à l’autre à cause de la Guerre Israélo palestinienne, avoir eu la sensation de revenir à la case départ sans passer par la case prison puis repartir maintenant dans une Odyssée de l’Être qui me dépasse complètement, …je comprends mieux… !

 

Je comprends que je ne suis pas Dieu, Bouddha, Yahvé, Allah, Shakti, Shiva ou la Pachamama, que ma vision de ce qu’est le réel n’est qu’une pâle projection de mes croyances et que ma vision de ce à quoi je peux aspirer n’est donc qu’une infime partie de l’immensité des merveilleux chemins que je peux parcourir et des cadeaux qui me sont réservés juste parce que JE SUIS… ici et en vie.

 

Je comprends maintenant cette fameuse allégorie

de l’ignorant, du savant, du génie et du visionnaire.

 

A savoir que l’ignorant fait avec ce qu’il a devant et autour de lui sans être même conscient qu’il y a quelque chose à chercher. Le savant, lui, cherche à savoir ce qui a déjà été vécu et expérimenté par d’autres avant lui, pour le faire intellectuellement sien. Quant au génie, il à la capacité de trouver ici et maintenant la solution ou le dénouement de ce que l’humanité avant lui a passé son temps à chercher et pour finir, le visionnaire, lui, voit ce qui est caché au monde par un voile…

 

Finalement je comprends aujourd’hui que je ne suis ni ignorante, ni savante, ni même un génie mais peut-être bien, comme tout à chacun, une visionnaire qui s’ignore en ayant oublié qu’il s’agit de prendre le temps et trouver l’espace nécessaire pour lever le voile…

 

Alors voilà Céline, nous sommes le 9 décembre 2023, il est 07h52 du matin et il y a exactement 9 mois que tu es partie avec Claire de Meudon pour rallier Magdala sur les traces de Marie-Madeleine, exactement 2 mois depuis que ton projet de créer la Via Magdalena et que ton quotidien de marche s’est arrêté d’un coup… Sans aucun préavis ni ménagement de ton être intérieur ou extérieur.

 

Hier, alors que tu étais à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume et que tu te dirigeais vers la Turquie pour rencontrer le Soufisme à travers Rana Gorgâni, tu as pris « à bâbord toute » car s’est présentée à toi l’immense opportunité de rencontrer deux grandes âmes, Annick de Souzenelle et Jean Yves Leloup afin de les interroger sur le féminin et le sacré pour ton nouveau Podcast « l’Odyssée de l’Être ».

 

Céline…

Tu es sortie du projet…

Encore…

 

Bonheur ou Fatigue…

ou bonne heure ?

Les deux !

 

 

Le projet initial ?

 

Partir à deux femmes, puis à 9 femmes, puis à 4 femmes, puis à nouveau à deux femmes pour finalement me retrouver toute seule à ouvrir la Via Magdalena sur les traces de Marie-Madeleine et du féminin sacré qui est devenu plutôt le féminin et le sacré !

 

Alors, comme rien ne s’est passée et ne se passe comme prévu, et que je n’ai pas aujourd’hui la sagesse suffisante pour percevoir la grandeur de ce qui m’est réservé ou ce qui peut m’arriver de merveilleux, je décide de faire la seule chose que je maîtrise a priori vraiment…

 

Lâcher prise !

 Être en roue libre !

…Totalement libre

 

Après avoir versé des milliers de larmes durant 3 mois parce que je partais, parce que je m’éloignais physiquement une année entière de mes enfants, parce que je me dépouillais de tout, parce que je pensais ne pas être à la hauteur, parce que Claire, mon acolyte de chemin est partie, parce que je n’avais plus une seule petite cuillère, parce que, parce que, parce que…

 

J’accepte !

 

            J’accepte, aujourd’hui et maintenant, non sans peur, de devenir comme le roseau qui se plie aux intempéries, j’accepte de me laisser traversée par la vie en accueillant tout ce qui se présente à moi car même si je ne sais plus vraiment où j’en suis et où je vais… JE SUIS et cela me rendra sans aucun doute riche de l’expérience que j’ai décidé d’incarner.

 

 

Au-delà de mes questionnements, si tu penses que mon cheminement peut être le beau miroir de ton chemin et de tes pas… Alors je te donne rendez-vous ici tous les dimanches pour une lettre à cœur ouvert et de cœur à cœur… Sans filtre, sans voile, juste moi, en vérité, avec toi !

 

PS : Annick… Jean-Yves… il suffit parfois de quelques mots simples remplis de sagesse pour que l’eau que l’on pensait cristalline devienne totalement trouble ! Merci quand même…

 

VA VERS TOI !

 

Botafumeiro : Encensoir de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle animé par une excitation paramétrique humaine.

Céline en quête de soi, du féminin, du sacré, de la vie…🌹


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